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vendredi 7 septembre 2012

M@arzouki, le président des réseaux sociaux






Comme tout président qui se respecte, Moncf M@arzouki commence sa journée de travail sur Facebook.

Soucieux de son pays et de son peuple, il démarre sa tournée présidentielle par visiter la page Tunisie, qui rassemble  environ un  million de tunisiens. Un nombre nettement supérieur à celui des personnes qui ont voté pour lui lors des dernières élections.  Cette page permet à Moncef de connaitre tous les  problèmes de son peuple : mots de passe oubliés, Photoshop ou pas Photoshop,  Halal ou Haram…
Toutes ces questions sont transmises ensuite aux conseillers du palais afin d’y apporter les solutions nécessaires.

Après une pause Mlewi de 15 minutes, notre Chef suprême des forces armées se dirige vers la page de National Géographique pour liker les nouvelles photos des canaris. C’est également  une occasion pour lui pour apprendre discrètement des nouvelles de Lotfi Zitoun et Samir Ben Amor.

Fidèle à ses promesses électorales, il se met par la suite à  évincer les agents de la police politique et les symboles de la corruption et de la malversation… de sa liste d’amis, bien évidemment.

Et avant de quitter Facebook, il se réjouit de signaler les pages fan de ; Hammadi Jebali, Omm Zied, Taoufik Ben Brick et celle de l’Agence France-Presse, en choisissant le motif «Mon ami(e) m’attaque ou se moque de moi».

Après Facebook, Moncef atterrit sur Youtube. Cette plateforme lui permet de visualiser les statistiques de sa vidéo culte sur le thème de la chiasse chez les enfants. Une vidéo qui a changé le sort de l’humanité et qui a failli lui permettre d’obtenir le prix Nobel de la diarrhée.

Cet enregistrement éveille l’appétit du président, il se dirige alors  vers la cuisine, se connecte à Foursquare, fait son check’in habituel et remporte ses 3 points de Mayor (un poste qui lui va à merveille d’ailleurs). Ensuite, il sort l’assiette de pois-chiche du four, en prend une photo et la partage sur Instagram avant d’avaler une poignée d’un seul coup.

 Après ce déjeuner royal, et une sieste de 2 heures (la durée validée par le premier ministre «Hammadi est Jebali»), Moncef bascule vers Twitter et commence à retweeter les penseurs tunisiens, en l’occurrence ; Yassine Ayari, Manel Amara, Youssef Patriote et Amel Mathlouthi, en ajoutant abusivement à leurs tweets intelligents, le hashtag #FreeBaghdadi ou #NabliDigage.

Et pour terminer sa journée en beauté, notre président retourne sur Facebook et annonce à ses «fans» sur sa page officielle, qu’il démet le receveur du bureau de poste de Zembra et Zembretta de ses fonctions, et signe sa décision par l’acronyme «LOL».

Dur… dur d’être président.


Hamza Bouallegue

(Paru dans Le Maghreb Hebdo, num 237)

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