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dimanche 23 septembre 2012

L’interview imaginaire avec Khaled Tarrouch





Les propos controversés de Khaled Tarrouch, porte parole du ministère de l’intérieur, ne cessent  de faire du bruit sur les réseaux sociaux.  Quelques déclarations incomplètes et  d'innombrables questions sans réponses, c’est du Khaled Tarrouch, tout craché.

Une interview imaginaire pour pousser un petit peu…tout petit peu M.Tarrouch à faire plus grand étalage de sa maitrise des informations au sein de son  ministère…

M.H : vous avez déclaré lors d’un point de presse au sujet de la jeune fille violée par des policiers, que la victime a été découverte  dans une position indécente. Maintenez-vous  toujours cette version ?

K.Tarouch : Tout à fait ! Je signe et persiste.  Elle  était bel et bien dans une position compromettante et indécente. Ceci étant et pour être honnête, je n’ai pas précisé en quelle compagnie elle était…
M.H : Vous ne parliez pas de son fiancé alors ?!

K.Tarouch : Mais non ! Quelle mauvaise foi ! C’était pourtant évident. Je parlais de nos policiers. La demoiselle était dans une « position des plus choquantes », comme toute victime d’un acte de  viol. Le  viol peut-il être moral ou décent ?! Un peu de bon sens s’il vous plait (sourire espiègle)

M.H : Et qu’en est-il de feu Abderraouf Khammassi, quelle est la version définitive du ministère de l’intérieur ?

 K.Tarouch : (un profond soupir)…  Le défunt a été agréablement surpris par l’attitude exemplaire de nos agents lors de l’interrogatoire. Il était tellement flatté que  de joie, il s’est mis à cogner sa tête, contre le mur. Euphorique, il a fait quelques coups de trop,  malheureusement  fatals pour lui. Les policiers effrayés, émus et inquiétés ont tout fait pour le réanimer sans succès à leur grand désespoir. D’ailleurs, après cet incident, le ministre a donné des instructions pour que les murs de tous les postes de police soient remplacés par des cloisons en liège, afin d’amortir les chocs lors de ce genre de réactions devenues de plus en plus fréquentes dans nos établissements.

M.H : Comment évaluez-vous votre intervention pour protéger l’ambassade américaine ?

K.Tarrouch : Nous avons échoué dans cette mission, nous l’avouons. Plusieurs facteurs  pourraient expliquer cet échec ; en fait, la majeure partie  des forces de l’ordre a été affectée à La Kasbah le jour même pour surveiller de près la manif du très dangereux «bloggeur qui dit non», Yassine Ayari. Les agents  présents devant l’ambassade n’étaient pas au mieux de leur forme physiquement,   les dernières patrouilles spécial viol leur ont absorbé toute leur énergie. Sans parler des séquelles laissées par les agressions de Meriem Bennour  sur des dizaines de nos agents. Nous avons, tout de même, réussi à abattre 4 individus, et blesser des centaines en un temps record… pas mal quand même (clin d’œil)

M.H : Et le jeu de cache-cache avec Abou Yadh? Nous savons nos forces de l’ordre invincibles,  comment a-t-il pu s’échapper  vous laissant pour le moins dans une position indigne de votre réputation devant la mosquée Al Fath ? 

K.Tarouch : Nous étions bien préparés ce jour là, je vous le jure (les larmes aux yeux). Mais il y avait Al Jazeera qui transmettait le discours de Abou Yadh en direct ; nous ne pouvions pas leur offrir l’occasion de véhiculer une image négative de nous sur les médias qataris.  Par dépit, et à la fin de l’opération,  nos agents ont eu le sage réflexe de tabasser discrètement le correspondant d’Al Jazeera, eh oui, nous ne sommes pas aussi gentils qu’on le parait, nous avons nos petites vengeances…


Hamza Bouallegue

Paru dans le Maghreb Hebdo du  21 septembre 2012


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