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mercredi 3 octobre 2012

Les faux profils Facebook des politiques tunisiens





Un Facebookeur, digne de ce nom, dispose d’au moins deux comptes Facebook.
Le premier, est le compte authentique, sérieux, qui comprend toutes nos informations personnelles, et auquel nous invitons nos parents, nos voisins, et parfois même nos employeurs.

Le deuxième, est le faux profil (fake profile). On en use, soit pour espionner nos ex, soit pour pouvoir débiter toutes les grossièretés du monde et se servir d’un langage débridé pour insulter, diffamer et amoindrir autrui, ceux que nous n’aimons pas, qui nous dérangent ou qui entravent nos projets.

Nos politiciens ne font pas l’exception. Chacun a son fake…

Et comme nous adorons dénoncer les anonymes, nous avons pu, grâce à la précieuse aide apportée par Anonymous Tunisia, collecter des informations exclusives sur les faux profils des électoralistes tunisiens. En voici quelques un :

Rached Ghannouchi

-       Pseudo : ♥ Racha ♥ La Charmante ♥
-       Photo de profil : la photo de Cristiano Ronaldo torse nu
-       Intérêts : aérobic, maquillage libanais, hip hop
-       Citation préférée : «Il vaut mieux se laver les dents dans un verre à pied que les pieds dans un verre à dents.» de Pierre Dac
-       Mot de passe : Mozah٢٠١٢


Jawhar Ben Mbarek (l’intermittent de l’opposition) :

-       Pseudo : Cendrillon ® Nouveau compte ®
-       Photo de profil : arc-en-ciel
-       Intérêts : mode, danse orientale, kick-boxing
-       Citation préférée : «Parce que je le vaux bien» de L'Oréal
Mot de passe : Doustourna0000


Souad Abderrahim :

-       Pseudo : ♦♠♣♥Mounir Zarga♦♠♣♥ LE VRAI ©
-       Photo de profil : Logo du Club Afrifain 
-       Intérêts : aucun intérêt particulier
-       Citation préférée : « Le meilleur préservatif, c'est la laideur » de Hervé Bazin
-       Mot de passe : nahdhati_ya_nahdhati 

    Par ailleurs, le faux compte le plus étrange sur le web, c’est celui de notre ministre des affaires étrangères, Rafik Bouchleka . Ce dernier n’a visiblement pas compris le principe du «fake profile»

-       Pseudo : Rafik Abdessalem  
-       Photo de profil : Soumeya Ghannouchi
-       Intérêts : la géographie spatiale, les feuilletons turcs,
-       Citation préférée : «Ecrire l’Histoire, c’est foutre la pagaille dans la Géographie.» de Daniel Pennac
-       Mot de passe : 500km


To be continued...


Hamza Bouallegue



Paru dans le Maghreb Hebdo du 26 septembre 2012





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dimanche 23 septembre 2012

L’interview imaginaire avec Khaled Tarrouch





Les propos controversés de Khaled Tarrouch, porte parole du ministère de l’intérieur, ne cessent  de faire du bruit sur les réseaux sociaux.  Quelques déclarations incomplètes et  d'innombrables questions sans réponses, c’est du Khaled Tarrouch, tout craché.

Une interview imaginaire pour pousser un petit peu…tout petit peu M.Tarrouch à faire plus grand étalage de sa maitrise des informations au sein de son  ministère…

M.H : vous avez déclaré lors d’un point de presse au sujet de la jeune fille violée par des policiers, que la victime a été découverte  dans une position indécente. Maintenez-vous  toujours cette version ?

K.Tarouch : Tout à fait ! Je signe et persiste.  Elle  était bel et bien dans une position compromettante et indécente. Ceci étant et pour être honnête, je n’ai pas précisé en quelle compagnie elle était…
M.H : Vous ne parliez pas de son fiancé alors ?!

K.Tarouch : Mais non ! Quelle mauvaise foi ! C’était pourtant évident. Je parlais de nos policiers. La demoiselle était dans une « position des plus choquantes », comme toute victime d’un acte de  viol. Le  viol peut-il être moral ou décent ?! Un peu de bon sens s’il vous plait (sourire espiègle)

M.H : Et qu’en est-il de feu Abderraouf Khammassi, quelle est la version définitive du ministère de l’intérieur ?

 K.Tarouch : (un profond soupir)…  Le défunt a été agréablement surpris par l’attitude exemplaire de nos agents lors de l’interrogatoire. Il était tellement flatté que  de joie, il s’est mis à cogner sa tête, contre le mur. Euphorique, il a fait quelques coups de trop,  malheureusement  fatals pour lui. Les policiers effrayés, émus et inquiétés ont tout fait pour le réanimer sans succès à leur grand désespoir. D’ailleurs, après cet incident, le ministre a donné des instructions pour que les murs de tous les postes de police soient remplacés par des cloisons en liège, afin d’amortir les chocs lors de ce genre de réactions devenues de plus en plus fréquentes dans nos établissements.

M.H : Comment évaluez-vous votre intervention pour protéger l’ambassade américaine ?

K.Tarrouch : Nous avons échoué dans cette mission, nous l’avouons. Plusieurs facteurs  pourraient expliquer cet échec ; en fait, la majeure partie  des forces de l’ordre a été affectée à La Kasbah le jour même pour surveiller de près la manif du très dangereux «bloggeur qui dit non», Yassine Ayari. Les agents  présents devant l’ambassade n’étaient pas au mieux de leur forme physiquement,   les dernières patrouilles spécial viol leur ont absorbé toute leur énergie. Sans parler des séquelles laissées par les agressions de Meriem Bennour  sur des dizaines de nos agents. Nous avons, tout de même, réussi à abattre 4 individus, et blesser des centaines en un temps record… pas mal quand même (clin d’œil)

M.H : Et le jeu de cache-cache avec Abou Yadh? Nous savons nos forces de l’ordre invincibles,  comment a-t-il pu s’échapper  vous laissant pour le moins dans une position indigne de votre réputation devant la mosquée Al Fath ? 

K.Tarouch : Nous étions bien préparés ce jour là, je vous le jure (les larmes aux yeux). Mais il y avait Al Jazeera qui transmettait le discours de Abou Yadh en direct ; nous ne pouvions pas leur offrir l’occasion de véhiculer une image négative de nous sur les médias qataris.  Par dépit, et à la fin de l’opération,  nos agents ont eu le sage réflexe de tabasser discrètement le correspondant d’Al Jazeera, eh oui, nous ne sommes pas aussi gentils qu’on le parait, nous avons nos petites vengeances…


Hamza Bouallegue

Paru dans le Maghreb Hebdo du  21 septembre 2012


mercredi 19 septembre 2012

Le Viagra… pour une érection démocratique






Oyez, oyez le Viagra débarque enfin en Tunisie !

Fini l’aakode et autres recettes approximatives. La pilule miracle qui a tant lutté pour sa liberté (de distribution) à l’ère Ben Ali, est désormais disponible sur le marché tunisien, grâce aux éminents efforts du meilleur gouvernement de l’histoire de la voie lactée.

Les premiers utilisateurs de cette pilule ont certainement vite remarqué l’étonnante ressemblance du Viagra avec le gouvernement actuel.

Commençons par la couleur. La pilule du viagra, est appelée également la pilule bleue, en référence à sa couleur. Pareil, pour notre gouvernement baptisé gouvernement de la Troïka, alors qu’en réalité c’est un gouvernement monocolore, bleuté, totalement enseveli dans le linceul d’Ennahdha.

Le deuxième point de ressemblance du Viagra avec notre gouvernement, est qu’il est fatal pour les individus souffrant de maladies graves surtout celles du système cardio-vasculaire. Comprenez-bien, la Troïka pourrait parfois être nocive même pour un môme en parfaite santé.

Pour ce qui est des mécanismes d'action, ils sont les mêmes, à quelques détails près. En effet, le viagra et le gouvernement agissent en élevant le flux de sang : le viagra augmente le sang qui coule vers le pénis. Le gouvernement quant à lui, augmente le sang en direction de la tête, provocant vertiges, migraines et étourdissements…

Pour ce qui est des idées reçues, il y en a et concernent tout autant la Troïka que le viagra : ceux qui pensent que les deux «choses bleues» sont excitantes, se trompent ! Il y a la superficialité des actions (du gouvernement) et l’artifice des érections… La Troïka n’apprend pas l’amour du pays et le viagra n’augmente pas le «désir» de l’amour…

Maintenant que le Viagra est disponible dans les pharmacies, il faut en user avec modération, sinon faute de mourir de faim, on mourrait d’amour…(sic). Idem pour le gouvernement ; une dose supérieure d’une année, pourrait le rendre fatal pour le pays et pour les Tunisiens.


Hamza Bouallegue

Paru dans Le Maghreb Hebdo du 14 septembre 2012

Carte postale ouverte à Olfa Riahi





vendredi 7 septembre 2012

M@arzouki, le président des réseaux sociaux






Comme tout président qui se respecte, Moncf M@arzouki commence sa journée de travail sur Facebook.

Soucieux de son pays et de son peuple, il démarre sa tournée présidentielle par visiter la page Tunisie, qui rassemble  environ un  million de tunisiens. Un nombre nettement supérieur à celui des personnes qui ont voté pour lui lors des dernières élections.  Cette page permet à Moncef de connaitre tous les  problèmes de son peuple : mots de passe oubliés, Photoshop ou pas Photoshop,  Halal ou Haram…
Toutes ces questions sont transmises ensuite aux conseillers du palais afin d’y apporter les solutions nécessaires.

Après une pause Mlewi de 15 minutes, notre Chef suprême des forces armées se dirige vers la page de National Géographique pour liker les nouvelles photos des canaris. C’est également  une occasion pour lui pour apprendre discrètement des nouvelles de Lotfi Zitoun et Samir Ben Amor.

Fidèle à ses promesses électorales, il se met par la suite à  évincer les agents de la police politique et les symboles de la corruption et de la malversation… de sa liste d’amis, bien évidemment.

Et avant de quitter Facebook, il se réjouit de signaler les pages fan de ; Hammadi Jebali, Omm Zied, Taoufik Ben Brick et celle de l’Agence France-Presse, en choisissant le motif «Mon ami(e) m’attaque ou se moque de moi».

Après Facebook, Moncef atterrit sur Youtube. Cette plateforme lui permet de visualiser les statistiques de sa vidéo culte sur le thème de la chiasse chez les enfants. Une vidéo qui a changé le sort de l’humanité et qui a failli lui permettre d’obtenir le prix Nobel de la diarrhée.

Cet enregistrement éveille l’appétit du président, il se dirige alors  vers la cuisine, se connecte à Foursquare, fait son check’in habituel et remporte ses 3 points de Mayor (un poste qui lui va à merveille d’ailleurs). Ensuite, il sort l’assiette de pois-chiche du four, en prend une photo et la partage sur Instagram avant d’avaler une poignée d’un seul coup.

 Après ce déjeuner royal, et une sieste de 2 heures (la durée validée par le premier ministre «Hammadi est Jebali»), Moncef bascule vers Twitter et commence à retweeter les penseurs tunisiens, en l’occurrence ; Yassine Ayari, Manel Amara, Youssef Patriote et Amel Mathlouthi, en ajoutant abusivement à leurs tweets intelligents, le hashtag #FreeBaghdadi ou #NabliDigage.

Et pour terminer sa journée en beauté, notre président retourne sur Facebook et annonce à ses «fans» sur sa page officielle, qu’il démet le receveur du bureau de poste de Zembra et Zembretta de ses fonctions, et signe sa décision par l’acronyme «LOL».

Dur… dur d’être président.


Hamza Bouallegue

(Paru dans Le Maghreb Hebdo, num 237)

mardi 21 août 2012

Facebook islamique



«Ce projet est le premier pas vers la réalisation de plusieurs autres qui rassembleront les musulmans du monde entier sans l'intervention de qui que ce soit» a déclaré l'auteur de l'initiative, Mohamed Ali Haradh, un milliardaire tunisien installé en Grande-Bretagne et propriétaire d'une chaîne islamique de restaurants hallal...

En fait, tout ce qui transparait du projet est qu’il sera financé par le gouvernement turc et par plusieurs personnalités influentes du monde arabe. Aucune autre information n’a été dévoilée jusqu’à ce jour, du moins officiellement.

Mais de source digne de "mauvaise foi" nous avons pu recueillir quelques détails sur le projet, son fonctionnement et ses règles de gestion. En fait, il s'agit d'un nouveau réseau social HALAL dans lequel :

- L’inscription ne se fera plus à travers un formulaire en ligne, mais plutôt chez le Mufty de la République. Fini le bouton « I Agree ». Désormais, pour accepter les conditions d’utilisation et confirmer avoir pris connaissance des règles qui régissent le réseau, l’internaute doit signer et jurer sur la tête du Mufty . Ainsi, ce dernier aura d’autres choses à faire à part annoncer les dates des manifestations religieuses...

- Les femmes n’auront plus la possibilité d’envoyer des demandes d’ajout aux hommes. Ce droit est exclusivement réservé à la gent masculine, mais de façon indirecte. En effet, si un homme souhaite demander l’amitié d’une femme, il doit envoyer la demande à son père d’abord pour approbation.

- Quant aux horaires de navigation, les frères facebookeurs doivent se déconnecter du site lors des heures de prière, pareillement aux commerçants de l’Arabie Saoudite qui ferment leurs boutiques pour aller prier. Le non respect de cette règle de conduite est passible des peines les plus sévères : suspension provisoire du compte, coups de fouet, prison, ablation d’une main…

- Le fil d’actualité sera uniquement réservé au partage des photos et des vidéos jugées hallal et certifiées par le conseil de la charia... ces publications sont généralement des miracles observés sur des fruits et légumes pourries

Mark Zuckerberg ! Ô mécréant ! Ô ennemi d'Allah ! Les jours de ton réseau social sont comptés.

Hamza Bouallegue


Paru dans Le Maghreb Hebdo, le 24 aout 2012