Les propos controversés de Khaled Tarrouch, porte parole du
ministère de l’intérieur, ne cessent de
faire du bruit sur les réseaux sociaux.
Quelques déclarations incomplètes et d'innombrables questions sans réponses, c’est
du Khaled Tarrouch, tout craché.
Une interview imaginaire pour pousser un petit peu…tout
petit peu M.Tarrouch à faire plus grand étalage de sa maitrise des informations
au sein de son ministère…
M.H : vous avez déclaré lors d’un point de
presse au sujet de la jeune fille violée par des policiers, que la victime a
été découverte dans une position
indécente. Maintenez-vous toujours cette
version ?
K.Tarouch : Tout à fait ! Je signe et
persiste. Elle était bel et bien dans une position compromettante
et indécente. Ceci étant et pour être honnête, je n’ai pas précisé en quelle
compagnie elle était…
M.H : Vous ne parliez pas de son fiancé
alors ?!
K.Tarouch : Mais non ! Quelle mauvaise
foi ! C’était pourtant évident. Je parlais de nos policiers. La demoiselle
était dans une « position des plus choquantes », comme toute victime
d’un acte de viol. Le viol peut-il être moral ou décent ?! Un
peu de bon sens s’il vous plait (sourire espiègle)
M.H : Et qu’en est-il de feu Abderraouf
Khammassi, quelle est la version définitive du ministère de l’intérieur ?
K.Tarouch :
(un profond soupir)… Le défunt a
été agréablement surpris par l’attitude exemplaire de nos agents lors de
l’interrogatoire. Il était tellement flatté que de joie, il s’est mis à cogner sa tête, contre
le mur. Euphorique, il a fait quelques coups de trop, malheureusement fatals pour lui. Les policiers effrayés, émus
et inquiétés ont tout fait pour le réanimer sans succès à leur grand désespoir.
D’ailleurs, après cet incident, le ministre a donné des instructions pour que
les murs de tous les postes de police soient remplacés par des cloisons en liège,
afin d’amortir les chocs lors de ce genre de réactions devenues de plus en plus
fréquentes dans nos établissements.
M.H : Comment évaluez-vous votre intervention
pour protéger l’ambassade américaine ?
K.Tarrouch : Nous avons échoué dans cette
mission, nous l’avouons. Plusieurs facteurs pourraient expliquer cet échec ; en fait,
la majeure partie des forces de l’ordre
a été affectée à La Kasbah le jour même pour surveiller de près la manif du
très dangereux «bloggeur qui dit non», Yassine Ayari. Les agents présents devant l’ambassade n’étaient pas au
mieux de leur forme physiquement, les
dernières patrouilles spécial viol leur ont absorbé toute leur énergie. Sans
parler des séquelles laissées par les agressions de Meriem Bennour sur des dizaines de nos agents. Nous avons,
tout de même, réussi à abattre 4 individus, et blesser des centaines en un
temps record… pas mal quand même (clin d’œil)
M.H : Et le jeu de cache-cache avec Abou Yadh? Nous
savons nos forces de l’ordre invincibles, comment a-t-il pu s’échapper vous laissant pour le moins dans une position indigne
de votre réputation devant la mosquée Al Fath ?
K.Tarouch : Nous étions bien préparés ce jour
là, je vous le jure (les larmes aux yeux). Mais il y avait Al Jazeera
qui transmettait le discours de Abou Yadh en direct ; nous ne pouvions pas
leur offrir l’occasion de véhiculer une image négative de nous sur les médias
qataris. Par dépit, et à la fin de
l’opération, nos agents ont eu le sage réflexe
de tabasser discrètement le correspondant d’Al Jazeera, eh oui, nous ne sommes pas
aussi gentils qu’on le parait, nous avons nos petites vengeances…
Hamza Bouallegue
Paru dans le Maghreb Hebdo du 21 septembre 2012